Il reprenait de la soupe à la tomate

en fixant la fenêtre devant lui.

Il voulait voir quelque chose

qui ne se produisait jamais.

La soupe à la tomate

n'était pas hallucinogène

elle calmait un peu ses nerfs solitaires.

C'est bien plus tard que je le compris

quand moi aussi je m'étais mis à l'imiter 

sans m'en rendre compte.

Petit extrait de mon récit souterrain Le bunker, premier témoignage, publié aux éditions Jacques Flament, toujours disponible chez l'éditeur en copiant collant le lien suivant :http://www.jacquesflamenteditions.com/165-le-bunker-premier-temoignage/

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La tourterelle se posait

Tous les matins

Devant la fenêtre

De sa chambre

Si bien qu’un jour

Il se dit

qu’elle devait éprouver

un petit quelque chose pour lui.

Alors il décida de laisser

Sa fenêtre ouverte toute la nuit

Pour voir jusqu’où

Allaient ses sentiments.

Le matin au réveil

Il s’aperçut

Qu’elle était nichée

A ses côtés.

Près de sa bouche

Un œuf tout chaud

Venait d’être pondu

Qu’elle couvait

Les yeux mi-clos.

Dès que la nuit tombe

il chute avec elle

et le temps qu'il se relève

il est déjà seul

en compagnie du jour. 

A chaque fois

que je m’endors

les valises font du bruit

dans la nuit

on dirait qu’elles reviennent

d’un long voyage

et qu’elles me forcent

à me réveiller

mais je les laisse s’agiter

un sourire aux lèvres :

je connais leur cinéma

par cœur

et c’est ce qui me rend léger

au moment où

j’entre dans le monde 

des rêves.