• Au sous-sol

     

     

    Au sous-sol, Julie écrit elle aussi un scénario mais le sien ne deviendra jamais un film. Les personnages avec qui elle discute sont des acteurs malgré eux que la soif de séduire rend encore plus lointains ; Julie aime la distance à portée de main. Les paroles deviennent des formules magiques qu’en l’espace d’un clic le monde cybernétique est capable de déchiffrer en un quart de seconde.

    L’illusion s’entretient dans le noir que Julie est loin de vouloir reconnaître. Elle s’entoure d’images, d’icônes et de signes qui lui font battre le cœur.

    Son père sur la terrasse a déjà les scènes du prochain film en tête.

    Hey envoie Julie à son père sur facebook. Il lui répond par Ça va ? Elle lui demande ce qu’il fait et il répond sincèrement en détaillant toutes les idées qu’il a pour son prochain film. Il n’aura pour unique réponse qu’un émoticône tout jaune représentant une tête bien ronde en train de faire un énorme clin d’œil.

    Il ne s’attendait pas à une réponse aussi laconique. Les émoticônes ont remplacé les mots. Ils vont plus vite pour dire un sentiment parfois difficile à exprimer. Ils rentrent plus facilement dans le lard du cœur.

    ( Extrait de Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour.)

     

     

     

     

     

     

     

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