• Et puis ce que j'aime bien avec Auguste

     

     

     

    Et puis ce que j’aime bien avec Auguste, c’est qu’il n’a ni portable ni internet. Son téléphone fixe doit dater du début des années où le téléphone fut inventé, ou disons légèrement après. Il n’a pas besoin de tout ça, prétend-il, pour bien vivre. Je refuse de m’y mettre quoi qu’il arrive. Je constate que ces nouvelles technologies ont sans doute du bon, mais je crois qu’elles entretiennent davantage l’illusion générale d’une communication rapide, poursuit-il. Mais jamais il ne critique le fait que chez lui, je consulte mes messages. Il dit que je vis avec mon temps. Que le sien lui est compté. Il veut profiter pleinement de ses dernières années de vie, est convaincu que bientôt, il partira pour de bon. Mais c’est cette manière paisible et souriante de m’annoncer qu’il n’en a plus pour longtemps que je trouve élégante. Il n’est pourtant pas malade, se porte à merveille, a les idées claires et des opinions sur tout, qu’il défend sans jamais s’énerver ni proclamer haut et fort qu’il a raison.

    (Extrait d'une courte fiction inédite)

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