• Il faudra bien du temps lu par François Teyssandier

    « Au plus près du cœur du poète » (François Teyssandier)

    publié le 16 février 2018 par Claude Vercey dans AccueilRepérage

     
     

      

     

    « Il faudra bien du temps », de Thierry Radière, qu’accueillait la collection Polder (n° 169) en mai 2016, est sans conteste une de nos publications les plus remarquées par les lecteurs et les critiques. Après Christian Degoutte, Patrick Joquel, Eric Allard, Valérie Canat de Chizy, Jeanpyer Poëls, Patrice Maltaverne, sans oublier le quotidien Ouest-France (et j’en oublie peut-être), c’est à présent François Teyssandier qui dans le numéro de février 2018 n° 69, de la revue Poésie /Première, s’attache à rendre compte du recueil, à en saluer les vertus. 

     

    François Teyssandier :

    A première lecture, on pourrait dire que Thierry Radière fait partie de ce que l’on appelle les poètes du quotidien. En effet, il parle de cespetites choses qui sont, en apparence, banales, et qui jalonnent notre vie quotidienne. Mais cette analyse serait trop réductrice. Le quotidien n’est jamais banal dans l’écriture concise et resserrée autour de l’essentiel chez ce poète. Dans chaque poème, en effet, il y a toujours une échappée hors du réel. Un exemple : la pluie dévale dans la rigole/nous venons de parler du bonheur/j’ai une arête en travers de la gorge. On voit que le poète se sent parfois un peu désarmé devant la vie. Ce n’est donc pas une poésie narrative, figée dans l’instant. Au contraire, elle se projette toujours dans l’espace et le temps. Les notations réalistes engendrent des doutes, des inquiétudes, des interrogations existentielles qui mettent en je l’univers intime du poète. Le recueil s’ouvre sur ce poème : je ne sais plus si je raconte/ma vie ou celle d’un autre/à qui je parle souvent/et jamais ne me répond/alors j’écris… Le ton général est donné. Sous l’apparente simplicité des choses fourmille tout un univers secret qui ne se dévoile que par fragments, parce qu’il conserve en lui sa part d’énigme. Ce n’est pas une poésie faite de concepts abstraits. L’émotion, teintée de mélancolie, affleure, mais sans apitoiement ni sensiblerie. Les mots et les vers sont simples et précis. Les images nous parlent du temps passé, du temps présent. On est au plus près du cœur du poète qui bat sourdement dans l’écriture contenue des poèmes. Une poésie sensible, au plus près de l’humain. C’est comme/ça que naissent/mes poèmes/pris entre deux cœurs/délivrés des saisons.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 17 Février 2018 à 06:45

    Même longtemps après la parution du livre, voilà une belle critique que tu dois apprécier. J'aimerais qu'il m'en revienne ainsi de mes Carnets du Barroso qui ont tant laissé en moi !

    2
    Samedi 17 Février 2018 à 06:56

    Oui, Serge, les notes de lecture, même sur des parutions anciennes, font toujours chaud au coeur. Elles tombent souvent au moment où l'on s'y attend le moins. Et j'aime cela. 

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