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Je sais que je serai loin
Je sais que je serai loin
du continent que je veux rejoindre un jour.
Tout simplement parce qu’il est vague
et qu’il ne ressemble à rien de déjà existant.
Cela dit mon travail quotidien
que j’ai la chance de poursuivre
maintenant sans me culpabiliser
m’autorise à explorer un peu mieux l’étendue
la surface le sous-sol les paysages la faune la flore
et les habitants de cette terre inconnue
vers laquelle je me dirige à petits mots.
Chaque nouveau texte écrit
est un compte-rendu personnel de mon expédition.
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Commentaires
Le poème ci-dessus est de Sohrab SEPEHRI, traduit du persan par Tayebeh Hashemi et Jean-Restom Nasser.
Très beau texte que tu me cites là. Je ne le connaissais pas. Merci encore, Murielle. Je vais creuser l'affaire. Passe de bonnes fêtes. A bientôt !
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Bonsoir Thierry, en lisant ton texte de ce 20/12/18 je pense à celui évoquant "le pays du rien" lu hier : "Si vous venez à moi,
Je me trouve derrière le pays du rien.
Derrière le pays du rien, il est un lieu.
Derrière le pays du rien, les veines de l'air regorgent d'aigrettes
Apportant des nouvelles de la fleur éclose au plus lointain bouquet de la terre,
Et les sables gardent trace des chevaux de ces sublimes
cavaliers qui, au matin,
Gravirent la colline où s'élève le coquelicot.
Derrière le pays du rien, le parapluie du désir est ouvert :
Dès qu'une brise de soif s'élance au cœur d'une feuille,
Le tocsin de la pluie se met à sonner.
Ici l'homme est seul
Et dans cette solitude l'ombre d'un orme court pour l'éternité.
Si vous venez à moi,
Venez-vous en doucement, de crainte que ne se craquelle
la fine porcelaine de ma solitude."