-
J’ai souvent l’impressionque les chants d’oiseauxviennent d’un endroit imaginaireet cela me plaît de le croire :comme quand enfantje pensais qu’un jourmes omoplates se transformeraienten ailes à force de rêverchaque nuit que je volais avec passion.( Poèmes à moitié fantastiques)
votre commentaire -
Quand je regarde
les vieilles photos
d’un album quelconque
je suis un autre homme :
aspiré par le temps
je disparais et me retrouve
au milieu de ces vivants
morts depuis longtemps
à essayer de surprendre
une vague même infime
sur leurs habits
un clignement
un sursaut
un frémissement
un tremblement
un murmure
un tant soit peu
délicat
et presque imperceptible
pour redevenir
celui qui vit dans le présent.
(Poèmes à moitié fantastiques)
votre commentaire -
Un film ne s’invente pas
il s’impose comme
une évidence à partager
à l’instar de n’importe
quelle œuvre nécessaire
lui dis-je dans mon mail
alors qu’un scorpion
se promène sur mon pied gauche
avec l’intention d’escalader
ma jambe dénudé
et m’empêche d’aller
plus loin dans ma correspondance
avec mon ami cinéaste.
( Poèmes à moitié fantastiques)
votre commentaire -
C’est en claquant des doigts
comme on le fait tous
à un moment ou à un autre
quand on raconte une histoire
pour accompagner
le geste à la parole
qu’il disparut subitement
et qu’on ne le vit plus
parmi nous.
Je m’amusai longtemps
à l’imiter :
à claquer des doigts
du matin au soir
au point d’énerver mes parents.
Malheureusement
rien ne se produisit :
mon rêve d’invisibilité n’eut
hélas jamais lieu
à mon grand désespoir.
(Poèmes à moitié fantastiques)
votre commentaire -
Tout en habillant sa poupée
la fillette lui parlait
comme si elle tournait un film
avec des mots bien choisis
des images justes
et des mimiques d’adulte.
Une fois sa poupée prête
la fillette la mit en position assise
près d’elle sur son lit
et elle continua à lui parler
pendant une heure
sans savoir qu’elle lui racontait
ses rêves les plus secrets
qu’elle avait besoin de partager.
Puis soudain la poupée
se transforma en fillette
et la fillette devint un être en plastique
muet et immobile qu’il fallut rhabiller.
(Poèmes à moitié fantastiques)
votre commentaire