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    Je dois reconnaître
    que j’ai de la chance :
    je peux m’extraire de la réalité
    en deux temps trois mouvements
    sans savoir quelle force
     m’anime à ce point
    et cela m’importe peu.
     
     
     
     
     
     
     
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    Je dois reconnaître

    que la silhouette entrevue

    près du bar

    où l’on s’arrête parfois

    prendre un pot

    entre collègues

    après le travail

    ressemblait énormément

    à un de mes personnages

    créé de toute pièce

    la veille au soir.

    Si bien que

    Je n’avais pas envie

    de boire un coup avec eux :

    j’étais trop perturbé

    à en devenir fébrile.

     

     

     

     

     

     

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    Je dois reconnaître

    que l’aveu que l’infirmière

    m’a fait juste avant

    de me piquer

    à savoir que son fils

    de trente-cinq ans

    voulait être clochard

    à l’âge de six ans

    après en avoir vu un

    dans les rues de La Rochelle

    continue de me fasciner.

     

     

     

     

     

     

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    Je dois reconnaître

    qu’écrire pour moi

    s’apparente à un exercice

    de tenue de journal intime

    même si le résultat

    n’a rien à voir avec ce genre.

     

     

     

     

     

     

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    Je dois reconnaître

    que nous ne sommes

    jamais prêts à affronter

    le pire même si nous passons

    une partie de notre vie

    à nous préparer plus ou moins.

    Parce que par définition

    il est à chaque fois inattendu

    spécial et désarmant

    le pire qui survient.

     

     

     

     

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