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    Je n'ai pas fini

    de me raconter des histoires

    pour le simple plaisir

    de les sentir sortir de ma tête

    et de les voir

    s'allonger langoureusement

    sur l'écran blanc de mon ordinateur

    en me faisant de l'oeil.

     

     

     

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    Mon village a de petits yeux

    que le matin je vois briller

    dans les lampadaires

    il ressemble à une vieille dame

    en train d'épier à peine debout

    les demeures encore endormies

    les niches calmes

    et les basses-cours sur le point

    de parler autrement du jour.

     

     

     

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    il va s’exploser la cage

    l’oiseau de mon ventre

    voler devant ma maison

    rentrer chez moi à chaque

    coup de touche sur l’ordinateur

     

    il va tomber d’une falaise

    en apprenant à voler

    à picorer des bouts de

    jardin les racines en train

    de cuire il va dormir

     

    dans ma chambre

    dépassée de ma tête

    il va sentir la crise

    cardiaque arriver l’oiseau

    de mes veines le cutter

    posé sur l’artère jugulaire

    la lame en sursis

     

    l’été se reflète dans la

    loupe des plumes en

    pleine croissance

     

    Extrait de si je reviens sans cesse, éditions Jacques

    Flament. Toujours disponible chez l'éditeur en

    copiant et collant le lien suivant :

    http://www.jacquesflamenteditions.com/142-si-je-reviens-sans-cesse/

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    Doucement, un pas après l’autre, j’ai monté les marches dans l’espoir un peu fou que tout s’arrête en haut, que l’artère de ma cuisse, triturée depuis le début avec la balle, cède et inonde le plancher de ma chambre de sang rouge noir. J’accordais à nouveau une importance particulière aux couleurs. Je ne sais pas pourquoi. Un reste d’attachement à ma vie de merde, peut-être. Ma jambe était douloureuse. Je sentais sous mon doigt le trou laissé par la pointe de la balle. Arrivé en haut, sur le palier, j’ai traîné la jambe jusque dans ma chambre et me suis à nouveau allongé sur mon lit. J’étais encore plus perdu que la veille, complètement vidé et contrarié. Il y a longtemps que j’aurais dû me mettre une balle dans la tête. Je pensais que j’étais trop jeune, que les choses allaient sans doute changer, qu’on ne pouvait pas devenir quelqu’un de bien dès la naissance, qu’il fallait des années de vie et de conneries avant d’y parvenir. Je me suis trompé. Le temps chez moi a pourri mes espoirs, m’a rendu encore plus bête au point d’être incapable de décrocher mon Bac pour la deuxième fois, me répétais-je.

    Extrait de La carabine in Nouvelles septentrionales, éditions Jacques Flament http://www.jacquesflamenteditions.com/341-nouvelles-septentrionales/

     

     

     

     

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    On ne sait jamais

    comment naissent les songes

    mais ce que je peux dire

    et que je vérifie

    chaque fois que j'écris

    c'est que je reconnais

    parmi eux

    ceux qui poussent

    leur premier cri

    et attendent tout de moi

    et les autres dont la voix

    portent peu

    mais ne me demandent rien.

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