• Je ne me souviens plus

     

     

    Kaleïdoscope 

    Je ne me souviens plus si je t'avais parlé du jour où j'ai entendu pour la première fois le mot "Kaleïdoscope". J'étais collégien et c'est notre prof d'Education Manuelle et Technique qui nous l'avait appris. J'étais impatient de découvrir l'objet. J'adorais le mot. Pour une fois, me lancer dans un travail manuel m'excitait au plus haut point. Nous avions travaillé avec des rouleaux de papier hygiénique que nous avions assemblés les uns aux autres de façon à fabriquer un tube. Le prisme en carton (pour faire le miroir), l'aluminium et les perles nous avaient étaient fournis par le prof. Il nous avait fallu plusieurs heures de travail pour finaliser l'objet. J'avais été fier de l'avoir réussi. Pour une fois,  rien n'était bancal, ce qui était rarement le cas en cours EMT. Cependant, je me suis vite désintéressé de l'objet. Je le trouvais d'une inutilité phénoménale. Un si beau mot pour peu de chose, m'étais-je dit. Je me souviens d'être resté longtemps pensif après cette réflexion que je m'étais faite. L'homme était donc capable d'inventer de très beaux mots pour des objets banals sans intérêt. Je pense que je n'étais pas le seul à avoir été déçu du résultat. Et je suis convaincu que si tu avais été dans ma classe, tu aurais été comme moi.

    (Extrait de Garage, néon, hélicoptère et autres mots d'amour, coécrit avec Balval Ekel, Editions Jacques Flament)

     

     

     

     

     

     

     

     

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