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La comédie insulaire (extrait)
(Photo Jean-Marc Lecleire)
La mer n’a plus ses reflets dorés que le soleil agite sur elle dès qu’il se lève. Elle est noire et invisible, pareille au sable de la plage devenu froid et cabossé.
Le ciel a sorti son champ d’étoiles et déroulé sa carte astronomique. De la Grande Ourse à l’étoile du berger combien de rêves humains se sont croisés sans jamais se rencontrer ? La voie lactée est un chemin merveilleux : il mène à tous les pays du monde. C’est le plus beau spectacle immobile que le temps répète depuis qu’il est temps. Rien n’a changé. Tout est intact. Comme un mobile accroché au-dessus d’un lit d’enfant, le ciel, la nuit, sur l’île, hypnotise les amoureux en train de l’observer : il les prépare au sommeil bienheureux.
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