• Poèmes estivaux 41

     

     

    Sur la mer, une petite lumière brille dans un voilier. Deux personnes semblent se disputer. Ils sont à moitié nus. Ils ne savent pas que les insomniaques peuvent les voir. Ils semblent excédés l’un et l’autre ; leurs bras bougent de haut en bas et de droite à gauche dans un désordre si expressionniste qu’on a peine à croire qu’ils ne répètent pas leur rôle avant la générale.

    Le silence de la nuit et l’agitation muette du bateau amplifie le caractère dramatique de la scène. Comme des ombres projetées sur une mer noire, la vie de ces personnages ne tient qu’à l’imagination et à la patience de ceux désireux de les voir. Ils détonnent par rapport au décor habituel. Surtout leurs gestes. Certains n’ont vraiment pas l’air naturels. Parfois les longues répliques échangées par les deux protagonistes, l’un masculin et très hâbleur ; et l’autre androgyne et moins volubile, lui, confirment qu’il s’agit bel et bien d’une représentation théâtrale. Soudain, ils se taisent. La comédie est terminée.

     

    La lumière s’éteint et le voilier n’est plus qu’un vague souvenir noyé dans les limbes de la nuit. Les personnages sont désormais des êtres humains endormis sur un bateau bercé par la mer.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 15 Août 2016 à 06:54

    J'aime ces images de grand matin ; le fait d'être le seul - peut-être - à y assister créé une intimité, poétique sans doute,  avec les personnes et les choses !

      • Lundi 15 Août 2016 à 07:01

        Oui, ce sont un petit peu des invitations poétiques ces petits textes matutinaux que j'aime partager avec mes lecteurs.

         

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