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Poèmes estivaux 43
C’est l’heure de la journée où le soleil est le plus ardent et la mer la plus scintillante d’étoiles. Quelques ombres véliformes peuplent l’horizon droit comme un trait tracé à la règle. La limite entre la terre et l’eau est parfaitement bien dessinée sur le sable. Les mêmes repères existent sur cette île depuis des siècles et des siècles. Ni le silence contemplatif des pêcheurs au loin, ni le roulis lancinant des navires ne pourront changer l’ordre des choses. Au creux des petites vagues demeure la gigantesque empreinte de l’ennui. Sa bouche, extérieurement discrète, gronde doucement, en même temps que la brise marine balaie dans son souffle le reste de la mer afin qu’elle repousse avec elle les reflets du soleil.
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