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En cherchant bien
j’ai fini par établir
des rapprochements
entre certains lieux
entièrement imaginaires
et des rêves bien réels
que je continue à faire
sans comprendre vraiment
pourquoi ils sont si obsédants.
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PLUS J’ECRIS
Plus j'écris des poèmes, plus je me sens apaisé. C'est comme si je buvais une verveine le soir avant d'aller me coucher - ce que je ne fais jamais. Déplier puis déployer ses sens jusqu'à récolter l'introuvable pépite qu'on veut partager sur le champ, a quelque chose de fortifiant et de dynamisant. L'impuissance dont je croyais souffrir au début que j'écrivais est un mauvais souvenir. Il me manquait la confrontation, la lucidité et la modestie pour prétendre à une production authentique. Il y a plusieurs types de désirs dans le processus de création mais ils ne sont pas forcément synonymes de réussite ou de justesse. Il doit y avoir en plus cet insondable goût du risque que je n'avais pas forcément au début. Si écrire c'est aller là où l'on ne pensait pas arriver, c'est encore plus vrai dans le domaine de la poésie. J'accepte maintenant de n'être rien quand je me mets au service de l'écriture. Je veux dire de n'être qu'une espèce d'agent de fortune au service de mon regard d'halluciné.
( Extrait d'un recueil inédit)
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UN MÉLANGE
Un mélange de honte et de plaisir m'accompagnait quand j'étais face à mon cahier à spirale. J'en perdais les mots. Je ne savais plus quoi dire. J'étais encore au collège à l'époque et aucun texte étudié en français ne m'avait encore séduit. J'avais peur d'être un extra-terrestre. Et pourtant on me disait que j'écrivais bien. J'avais de bonnes notes en rédaction sans aimer lire, à part la collection complète de Oui-Oui et les aventures de Picsou quand j'étais à l'école primaire. Je sentais en moi, au moment d'écrire mes poèmes, une espèce de soulagement. J'avais la sensation de bientôt me délester d'un poids un peu encombrant, mais pas vraiment. J'étais incapable d'analyser mes sentiments comme je le fais aujourd'hui. Et peut-être que mon désir d'écrire venait de là, de mon impuissance à verbaliser comme tout le monde ce que j'avais dans le ventre, dans la tête ou sur le coeur. Chaque vers écrit ressemblait à un bout de croûte gratté et tombé entre les lignes de mon cahier. (Extrait d'un recueil inédit)
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Entre deux livres lus
la terre a tremblé
et a aspiré avec elle
les scories et les nids
de toutes sortes
si bien qu’on se serait cru
sur une île déserte
impatients de retrouver
le plaisir de s’évader.
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