Une mouche me regarde écrire

mais j'ignore ce qu'elle voit vraiment.

Voilà pour résumer ce qui m'intéresse

plus que tout de raconter

jour après jour à mon bureau.

Le ciel que j'ai en moi

n'a pas d'étoiles

Il est composé de gros nuages

auxquels je m'accroche

- quand je n'écris pas -

pour survoler les mers

les montagnes

et les routes infinies

toujours là à narguer

mon désir d'oiseau

bien vivant depuis que je rêve.

C'est en hésitant

que les idées viennent

et c'est en tranchant

que les images tombent

me dis-je en écrivant

un nouveau poème.

Je te vois tailler les rosiers

en plein soleil hivernal

et cela me suffit pour me croire

déjà en été entouré de roses.

D'autres moments

dont je n'ai pas encore parlé

me viennent à l'esprit

alors que je me prépare

à poursuivre mes travaux en cours.

Il s'agit de ces nombreux instants

mélangeant illusions olfactives

et invitations inconscientes

à écrire sans pouvoir y parvenir.

Ces minutes-là

 - où le sentiment d'impuissance

me fait devenir un vrai clochard

sans plus aucun repère tangible -

j'espère pouvoir un jour les raconter.