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    Quand je suis né
    j’ai failli mourir
    mais je n’ai rien senti
    alors que mon cœur s’était
    arrêté de battre un moment
    pas  trop longtemps
    mais assez pour que
    ce soit le branle-bas de combat
    dans la salle d’accouchement.
    à dix heures du matin précisément.
     
     
     
     
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    Quand je suis né

    les peupliers venaient

    d’être élagués

    la haie était taillée

    et la pelouse tondue.

    Mon père tenait

    à ce que tout soit net

    et propre le jour où

    je serais là.

    Il y était parvenu

    tout seul sans aide

    et il en était fier

    d’après ma mère.

     

     

     

     

     

     

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    Quand je suis né

    La Lune venait de recevoir

    les premiers pas d’un être humain

    il y avait un téléviseur

    dans la salle d’accouchement

    je ne me souviens de rien

    sinon que le gynécologue

    avait applaudi l’exploit

    juste après m’avoir sorti

    du ventre de ma mère

    et donné à une infirmière

    qui me posa sur le ventre maternel.

     

     

     

     

     

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    Quand je suis né

    la ligne de chemin de fer

    entre chez moi

    et la ville principale

    n’existait pas encore.

    Cela n’arrangea pas

    du tout mes parents

    habitués à voyager

    gratuitement en train

    grâce à mon père

    chef de gare à Reims.

    Ils durent commander un taxi

    et faire les cent-vingt kilomètres

    aller puis retour

    qui les séparaient de la maternité

    la plus proche

    et mirent plusieurs mois

    à s’en remettre financièrement.

    D’où je pense

    le reproche qu’ils m’ont toujours fait

    de leur coûter de l’argent

    et de les avoir mis dans la dèche.

     

     

     

     

     

     

     

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    Quand je suis née

    j’étais déjà colérique

    je faisais plus vieille

    que mon âge :

    j’avais l’humour d’un adulte

    et la répartie d’une femme politique.

    Si bien que mes parents

    étaient tristes :

    ils ne connurent jamais

    le bébé qu’ils attendaient

    avec impatience depuis des années

    et cela les contraria au point

    de plus jamais parvenir

    à avoir d’autres enfants.

    C’est pourquoi je suis restée

    fille unique au grand désespoir

    de ma mère de mon père

    et de mes grands-parents.

     

     

     

     

     

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