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    Quand je suis mort
    la fête battait son plein
    et je vis tout le monde
    s'approcher de moi
    pour me féliciter un verre à la main
     d'avoir réussi je ne sais quelle prouesse.
    Quelque chose
    me perturbait et m’empêchait
    de savourer cette joie partagée
    qui me semblait si irréelle.
     
     
     
     
     
     
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    Quand je suis mort

    nous étions coincés

    dans un embouteillage

    sur l’autoroute

    menant à Bordeaux.

    Heureusement

    sinon j’aurais pu

    avoir un accident de la route

    et entraîner dans ma mort

    les autres occupants

    de la voiture :

    le moniteur et les trois jeunes

    gymnastes convoqués

    pour une compétition nationale.

     

     

     

     

     

     

      

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    Quand je suis mort
    ma valise était prête
    je devais prendre
    mon train à la gare
    de Montpellier pour
     rejoindre mes amis
    qui m’attendaient
    à Strasbourg.
    Ils avaient prévu
    qu’on fête ensemble
    le premier anniversaire
    de ma greffe rénale.
     
     
     
     
     
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    Quand je suis mort

    c’était le jour de ma naissance

    tout était artificiel ce matin-là :

    de la respiration à la lumière

    de la voix des machines

    à l’odeur de la salle d’accouchement

    où tout s’enchaîna très vite

    malgré les efforts de l’équipe.

     

     

     

     

     

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    Quand je suis mort

    le roucoulement des tourterelles

    n’était pas comme d’habitude

    et cela aurait dû me mettre

    la puce à l’oreille

    mais j’ai continué à faire

    comme si de rien n’était

    jusqu’à ce qu’il fût trop tard

    pour prendre conscience

    réagir et ne pas partir.

     

     

     

     

     

     

     

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