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Il s’en est fallu de peu
pour que je me perde
dans ce pays sans repère
et quand j’ai voulu
faire marche arrière
l’arôme subit d’un café
jamais senti jusqu’à là
m’a fait retrouver mes sens
d’une acuité sans précédent.
Si bien que je suis devenu
l’espace d’un instant
guide polyglotte
au cœur d’un pays que je pensais
sans intérêt brumeux et froid.
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Il s’en est fallu de peu
pour que je devienne fou
comme la plupart de mes amis
d’enfance et d’adolescence
heureusement que je suis né
dans un pays où la nature
ne m’a jamais laissé tomber :
c’est grâce à elle
si j’ai réussi à garder
la tête sur les épaules
et la raison accrochée
au tronc de mon imagination.
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Il s’en est fallu de peu
pour que j’aille au fossé
fatigué par une nuit blanche
mais à la dernière seconde
trois vers d’un poème
que j’ avais appris par cœur
sont venus me sortir in extremis
de mon état de torpeur.
C’étaient les suivants :
La fin de la journée
Pourrait-elle être
Comme une vieillesse quotidienne ?
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Il s’en est fallu de peu
pour que je devienne
croque-mort professionnel :
enfant j’étais fasciné par les costumes
intrigué par la tristesse
les corbillards les cimetières
mais aussi attiré par les protocoles
la musique des églises
et le côté luisant
flambant neuf des cercueils
puis un jour j’ai découvert
un autre plaisir qui a fait de moi
un être un peu paralysé
sans l’être vraiment
un homme un peu musical
sans être musicien
une personne un peu rêveuse
sans l’être vraiment
un gars un peu visionnaire
sans l’être vraiment
un écrivain un peu déçu
sans en vouloir à personne.
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Il s’en est fallu de peu
pour que l’été
soit comme un automne
une écharpe autour du cou
la goutte au nez
puis au dernier moment
il a fait tellement chaud
qu’on a eu hâte de retrouver
notre goutte au nez.
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