Alors que le jour
Se lève à peine
J’entends déjà
Mes personnages
Discuter entre eux
Comme juste après
Une nuit blanche.

J'ai simplement voulu dormir

sans penser à ces contes

que je veux raconter

et qui s’emmêlent parfois

dans les flots suintant de mes courbatures

d’homme à l’affût d’enchaînements

de cadres de milieux de postures

et j’ai été traversé par la lumière

de la pleine lune.

Elle a remué la soupe

que je ne voulais pas goûter

au risque de repartir

dans des péripéties indigestes

pour mes rêves en attente.

De l’imprimante sortent des pages

je les regarde écrire le temps

d’un autre temps que les mots

ont figé hors de moi

tel un tremblement enclin

à débiter sa vie

à peindre ses bouillonnements

mécaniques et sentimentaux

un cerveau à recoller

à la pépinière des visions

confondant le matin

avec le soir.

Après mes voyages

petits ou grands

je ne reconnais plus ma maison.

Il reste dans mes yeux

des laveries bruyantes

et gentilles tournant

à mille à l’heure

que les regards partis

ont laissées seules

au bout d’un élastique.

Mon sentiment est un boomerang

freiné par les collines

dévié par les vents contraires

puis peu à peu

je repense à ces navires au loin

à ce qu’ils ne m’ont jamais appris

et que j’aime dans mon coin.