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elle est sans cesse là
tombée près de moi
cette fichue image
à redresser dans l’urgence
mon temps ne sert qu’à
ça : repeindre le
champ de bataille
ouvert aux yeux du bois
une minute écoulée
est un battement de plus
au cœur du chien
errant en rut vers la rivière
pourquoi les bêtes
sont si gentilles
quand elles mordent
une partie de mes rêves ?
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Ma plus grande liberté
est de vivre avec mes miettes
de les ramasser jour après
jour dans le creux de ma
main de les donner aux
oiseaux de les voir les manger
avec eux picorer une histoire
d’amour dans les airs
de plus en plus forte.
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J’ai dans le ventre un moteur
et ne m’en aperçois que maintenant
il est là ronronnant à peine
audible et carbure depuis des
milliards de kilomètres au
milieu des mêmes paysages
décollés par endroits
en cartes postales de tiroir
échouées là dans des déménagements
des installations des trous
creusés à enterrer les danses
désarticulés d’animaux
de minuit disparaissant
au lever du jour la mécanique
huilée de l’endurance
seule garantie d’un beau
et long périple muet.
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Les oiseaux dans le ciel prenaient des virages acrobatiques quand je levais la tête. Ils frôlaient le sol et remontaient à toute allure.
Je me souviens que les feuilles des arbres bougeaient légèrement au moment où je retenais mon souffle – vérifiant par la même occasion mon endurance à l’apnée. Arrivé au bout de mes efforts et sentant que ma poitrine ne bougeait plus sous mon maillot, les arbres se mettaient aussitôt à plier, comme si un gigantesque coup de vent venait de s'abattre sur eux. Leur silhouette cabrée au loin avait des contours fantastiques.
Je sentais parfois la terre bouger sous mes pieds. Je ne disais rien. J'aurais voulu qu'un tremblement secoue mes pensées sans queue ni tête. J'ignorais encore que ma vie durant je m'occuperais de tous ces petits riens qui n'en finiraient pas de nourrir mes rêves d'accomplissement. Je ne savais pas encore qu'on pouvait repenser à son enfance avec autant de plaisir et de tristesse confondus.
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