•  

     

    elle est sans cesse là

    tombée près de moi

    cette fichue image

    à redresser dans l’urgence

     

    mon temps ne sert qu’à

    ça : repeindre le

    champ de bataille

    ouvert aux yeux du bois

     

    une minute écoulée

    est un battement de plus

    au cœur du chien

    errant en rut vers la rivière

     

    pourquoi les bêtes

    sont si gentilles

    quand elles mordent

    une partie de mes rêves ?

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  • Nouvel article de Jacques Morin dans la revue Décharge n°169

    Lire la suite...

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Ma plus grande liberté

    est de vivre avec mes miettes

    de les ramasser jour après

    jour dans le creux de ma

    main de les donner aux

    oiseaux de les voir les manger

    avec eux picorer une histoire

    d’amour dans les airs

    de plus en plus forte.

     

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

    J’ai dans le ventre un moteur

    et ne m’en aperçois que maintenant

    il est là ronronnant à peine

    audible et carbure depuis des

    milliards de kilomètres au

    milieu des mêmes paysages

    décollés par endroits

    en cartes postales de tiroir

    échouées là dans des déménagements

    des installations des trous

    creusés à enterrer les danses

    désarticulés d’animaux

    de minuit disparaissant

    au lever du jour la mécanique

    huilée de l’endurance

    seule garantie d’un beau

    et long périple muet.

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Les oiseaux dans le ciel prenaient des virages acrobatiques quand je levais la tête. Ils frôlaient le sol et remontaient à toute allure.

    Je me souviens que les feuilles des arbres bougeaient légèrement au moment où je retenais mon souffle – vérifiant par la même occasion mon endurance à l’apnée. Arrivé au bout de mes efforts et sentant que ma poitrine ne bougeait plus sous mon maillot, les arbres se mettaient aussitôt à plier, comme si un gigantesque coup de vent venait de s'abattre sur eux. Leur silhouette cabrée au loin avait des contours fantastiques.

     

    Je sentais parfois la terre bouger sous mes pieds. Je ne disais rien. J'aurais voulu qu'un tremblement secoue mes pensées sans queue ni tête. J'ignorais encore que ma vie durant je m'occuperais de tous ces petits riens qui n'en finiraient pas de nourrir mes rêves d'accomplissement. Je ne savais pas encore qu'on pouvait repenser à son enfance avec autant de plaisir et de tristesse confondus.

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire