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Je dois reconnaître
que cette île visitée
il y a des années
ressemble étrangement
à celle qui flotte en moi
depuis quelque temps
et que je suis incapable
de décrire vraiment
sinon en constatant
qu’il y a des similitudes
entre les souvenirs
et ce qui surgit subitement
au quotidien dans mon laboratoire
de fortune où j’expérimente
dans le but de trouver
ce qui m’échappe encore.
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Je dois reconnaître
que les frontières sont peu claires
je dirais même inexistantes
et c’est ce qui me permet
de voyager léger
sans passeport
ni carte d’identité
un livre à la main
un autre dans la tête
et un dernier presque fini
dans mon ordinateur.
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Je dois reconnaîtreque j’ai de la chance :je peux m’extraire de la réalitéen deux temps trois mouvementssans savoir quelle forcem’anime à ce pointet cela m’importe peu.
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Je dois reconnaître
que la silhouette entrevue
près du bar
où l’on s’arrête parfois
prendre un pot
entre collègues
après le travail
ressemblait énormément
à un de mes personnages
créé de toute pièce
la veille au soir.
Si bien que
Je n’avais pas envie
de boire un coup avec eux :
j’étais trop perturbé
à en devenir fébrile.
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Je dois reconnaître
que l’aveu que l’infirmière
m’a fait juste avant
de me piquer
à savoir que son fils
de trente-cinq ans
voulait être clochard
à l’âge de six ans
après en avoir vu un
dans les rues de La Rochelle
continue de me fasciner.
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