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Je revois sans me forcerle masque de Donaldaccroché à l'entrée du salonque ma mère m'avait achetépour le carnaval du Mardi graset la terreur que je ressentisd'imaginer qu'un faux visagecoloré immobileavec un sourire forcé aux lèvrespouvait sortir d'un muret me regarder comme un mort.
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Je revois sans me forcerl'éclat lunairede cette nuit particulièreoù j'écrivis cent poèmesen cinq heures de temps.
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Je revois sans me forcerla micheline bicolorearriver en gareun nuage de fuméeau-dessus d'elleet mes idées joyeusesse bousculer aux portièresdu compartiment oùje m'installais rapidementfier d'être bientôt conduitpour un nouveau voyageau bout de moi-mêmeet des paysages à la queue leu-leu.
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Je revois sans me forcerla haute échelle poséecontre la toiturede cette vieille maisondu sud de la Franceet le beau soleilbrillant au-dessus des tuilescomme un tableau peintpar un jeune artisteen train de rater sa toile.
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Je revois sans me forcerma petite chatte tigréeà l'entrée de mon école primairequi venait m'attendreet le chemin que nous faisions ensemblele long de la voie ferrée désaffectéepour rejoindre notre maison.
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blog de l'écrivain Thierry Radière
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