Ce petit rien

qui nous fait tenir

je ne peux le dire

qu'en écrivant.

Et si je n'étais rien

après tout

qu'un homme prisonnier

de sa fiction

prêt à tout

pour la rendre vraisemblable

alors je pourrais peut-être

espérer devenir libre un jour.

Détail après détail

c'est tout un monde

que je m'amuse à reconstruire

en écrivant du matin au soir.

A force de fixer

l'éclairage du lampadaire

de la rue où j'habite

je finis par avoir des hallucinations

que j'aime entretenir

chaque matin

avant de me mettre au travail

et tout en écrivant.

(Confidences poétiques)

J’habite aujourd’hui

un royaume peuplé

de personnages à finir.

Ils portent tous un peu

de mon ADN avec en plus

beaucoup du leur

que je ne connaîtrai jamais.

À quoi bon d’ailleurs ?

Le principal étant

l’étendue des possibilités

la bienveillance des limites

et l’audace des mélanges.