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    Aucun signe de contentement ne transparaît sur son visage. C’est comme s’il la conduisait au lycée ou qu’elle se rendait à un rendez-vous habituel. L’oreillette de son MP3 coincée dans l’oreille, elle fixe impassible devant elle l’allée du compartiment moquetté dans lequel ils sont assis elle et son père.
    Boston est encore très loin. Et elle, à quoi pense-t-elle si partir vers l’inconnu n’a d’autre effet que de la rendre calme et ordinaire ?
    - Tiens, papa écoute ce morceau-là !
    Chacun son écouteur, épaule contre épaule, ils se retrouvent sur le même air ; il les emmène dans une autre direction. L’Amérique est partout présente, mais quand même, elle n’y est jamais allée pour de vrai. À son âge, il aurait été fou de joie et surtout incapable d’écouter de la musique en fixant l’absence d’horizon.
    - T’aimes bien ? lui demande-t-elle.
    - Ouais, c’est pas mal. C’est qui ?
    - Wolf Parade.
    Elle lui sourit, ravie d’avoir pu lui faire découvrir un groupe qu’il ne connaissait pas. La route est longue jusqu’à l’aéroport Charles de Gaulles. S’enivrer de musique est sans doute le seul moyen pour un jeune d’oublier la lenteur du temps.
    Damien n’arrive pas à lire son article sans penser au départ de sa fille. Il fait régulièrement des pauses en regardant Julie ; il vérifie qu’elle ne s’est pas endormie. Non, elle est calme, très calme face à l’échéance du fantastique départ.
    La forêt d’érables peuple une bonne partie de la petite ville de Nottingham dans le New Hampshire, là où se trouve la maison de sa correspondante mais cette particularité n’a visiblement pas le même impact dans l’esprit de Damien que dans celui de Julie. Ça reste pour elle une maison paumée au milieu d’une forêt. L’exotisme est un mot inventé par les écrivains mais certainement pas par les adolescents, se dit Damien.
    Julie songe aux jeunes qu’elle va pouvoir rencontrer là-bas, aux sorties nocturnes organisées par Jennifer, sa correspondante. Pourvu qu’elle aime faire la fête, pense-t-elle et qu’elle me présente à des mecs bien, pas à des ringards.
    Elle imagine aussi, tout en écoutant sa musique, les soirées dansantes dans lesquelles Jennifer va l’emmener ; la couleur des spots et la saveur de la mousse dans laquelle elle baignera, trempée de sueur, épuisée, comblée par tant de liberté enfin donnée par son père. À quoi cela sert-il d’être jeune si on est enfermé ? se dit Julie. L’Amérique n’est-elle pas le pays de la totale liberté, l’état où tout est possible, où toutes les nationalités cohabitent sans complexe ? continue de penser Julie.
    ( Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour)
     
     
     
     
     
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    Le temps que quelques perruches

    se chamaillent en haut des palmiers

    et nous voilà propulsés dans un monde

    où nous oublions peu à peu

    qui nous sommes et d'où nous venons.

     

     

     

     

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  • Quand l'Etrange questionnaire d'Eric Poindron me fait écrire des phrases étranges.

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  • Le jour où l'Etrange questionnaire de Eric Poindron me donna des hallucinations

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