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    Pas à pas

    sans que personne n’en soit conscient

    les bêtes avancent

    dans le cœur des promeneurs

    et les bébés pleurent

    dans leur poussette

    à quatre heures.

     

    C’est cette vie-là

    loin des spots et des belles phrases

    que le jour raconte

    aux hommes sur un fil

    en équilibre avec leurs nuits.

     

    Ils l’écoutent de tout leur être

    sans savoir pourquoi

    et cela leur permet

    de ne pas tomber dans le vide.

     

    C’est vraiment simple

    me direz-vous

    d’exister ainsi

    tout n’est qu’une question

    de place qu’on accorde ou pas à soi-même.

     

    (Extrait d'un recueil inédit)

     

     

     

     

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    Chaque image est un picotement de plus

    dans la région des rêves

    qu’il faut sans cesse alimenter

    au risque de mener une existence

    cauchemardesque avec tout

    ce qui bout autour de nous

    de pas net

    de difficile à respirer

    à digérer à comprendre à encaisser.

     

    Comment vivre sans songer

    à ce brouillard épais constant

    posé sur nos ombres

    en train de créer de dormir

    de faire l’amour ?

     

    Il n’y a plus rien d’autre à espérer

    qu’à produire avec le peu qu’on a

    quelque chose d’au moins

    satisfaisant pour soi

    même si c’est dans l’indifférence générale.

    (Extrait d'un recueil inédit)

     

     

     

     

     

     

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    Sa manière de se déshabiller

    en dit long sur les livres qu’elle aime lire

    pourtant ce n’est pas forcément à ce geste

    qu’on devine les goûts littéraires des femmes

    mais pour elle si.

     

    Sa manière de se rhabiller

    en dit long sur les voyages qu’elle a déjà faits

    et les nombreuses langues qu’elle sait parler.

     

     

     

     

     

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  • Les yeux bleus du veau / Ardennes, le temps des rêves de Thierry Radière

    couverture
    Les yeux bleus du veau / Ardennes, le temps des rêves de Thierry Radière

    Catégorie(s) : Littérature => Francophone

    La note : 7 étoiles
    Visites : 67 

    L'art ou du cochon

    Grand spécialiste de toutes les formes d’écriture courtes, ou presque, Thierry Radière change de registre en publiant ce roman initiatique que je diviserais en deux époques. La première quand le héros passe le seuil des dix ans, l’âge auquel l’avenir est encore totalement vierge devant lui, l’âge auquel il découvre le monde des adultes, les choses qui l’intéressent, celles qui le passionnent et celles qu’il pense n’aimer jamais. La seconde époque commence, une dizaine d’années plus tard, quand le héros a déjà fait un certain nombre d’expériences, qu’il a déjà connu certains échecs, que ses goûts se sont affinés et qu’il doit opérer des choix qui engageront plus ou moins son avenir.

    Thomas, le héros de ce roman, découvre à dix ans quand il séjourne pour les vacances chez son oncle boucher dans un bourg des Ardennes, l’univers de l’artisanat, plus précisément celui de la boucherie-charcuterie. Il aime toucher la viande, sa transformation en produits de charcuterie, la campagne qu’il parcourt en accompagnant son oncle pour les tournées, et ses habitants avec chacun leurs caractéristiques personnelles. Il s’intéresse aussi, plus étrangement, au monde des asticots grouillant dans les poubelles de la boucherie. Symbole de vie et symbole de mort : la vie qui grouille sur la mort. Dix années plus tard, environ, il n’a pas suivi l’exemple de son oncle qu’il a tellement admiré, il a choisi l’art, plus précisément le dessin et la peinture qui le passionnent depuis toujours et pour lesquels il a un véritable talent. Le monde de l’art, comme le monde la littérature, est un univers complexe où le talent ne suffit pas pour réussir, il faut avoir des idées et dénicher ceux qui peuvent les valoriser au bon moment et au bon endroit. Thomas en fait l’expérience et Thierry Radière en profite pour laisser filtrer son avis sur cette épineuse question. Thomas lui devra choisir le chemin qu’il veut parcourir tout au long de sa vie d’adulte…

    Je suis aisément rentré dans ce livre, je connais bien l’univers de Thierry Radière, j’ai lu de nombreux ouvrages de sa plume, j’ai grandi moi aussi à la campagne, j’en connais bien les charmes et les problèmes qu’elle pose aujourd’hui à ceux qui veulent vivre du travail de la terre. Et, étonnement, je connais même la région où l’auteur situe son intrigue pour avoir moi aussi passé des vacances dans ce coin des Ardennes. Ainsi, j’ai pu, sans difficultés, me glisser dans la peau des personnages, les comprendre et ressentir toutes les joies et les douleurs qu’ils ont vécues au cours de cette décennie.

    Comme je l’ai écrit plus haut, c’est un roman initiatique dans lequel Thierry Radière raconte et analyse toutes les épreuves qu’un jeune Ardennais a dû franchir entre dix et vingt ans, vers les années soixante-dix (l’auteur ne donne pas de date mais j’ai décrypté certains éléments qui me permettent d’avancer celle-ci) pour trouver la voie qu’il a choisie de parcourir tout au long de sa vie professionnelle. Un aperçu sur les difficultés du monde rural à la fin du XX° siècle, une analyse de la construction d’un individu au cours de son adolescence, un regard un peu acide sur le monde de l’art et de la littérature qui m’incite à conclure mon propos avec ces quelques mots de Max Jacob que je viens de lire : « La poésie n’est pas un métier, certes, hélas ! La littérature en est un… Peut-être… A la condition de sacrifier beaucoup au goût du public ». Les auteurs comprendront ce propos et jugeront de l’importance du sacrifice…

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    Pendant que le temps passe
    L’automne reste
    Et avec lui
    Le même chien
    Devant la porte
    De la maison du voisin.
    (Poèmes évidents)

     

     

     

     

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