nous n’en pouvons plus

tous les jours davantage

de travail de pression

que vous nous imposez

pendant que vous continuez

à vous endormir tels de gros

bébés après le biberon des

discours de remplissage des

prétextes bien dits tombent

à l’eau maintenant trop souillée

sans réveil ni indigestion vos

valises resteront là où elles sont

bien au chaud prêtes à décoller

à tout moment le cinéma en

voyage et les costumes dans

la soute à bagage prisonniers

arrêtez de nous faire croire

que bientôt tout changera

vous n’avez qu’une envie

bien vous enraciner dans

la terre de votre carnage

(Extrait de Vos discours ne passent plus, Editions Microbe, collection Mi(ni)crobe)

nous resterons là

sans pouvoir que

celui d’être les uns

avec les autres telles

des chouettes dans la

nuit du haut de nos arbres

avec nos jumelles nous

vous épierons vous emmerderons

des cailloux voleront tomberont

autour de votre bunker préparé

depuis votre naissance dont

nous avons suivi dans votre dos

la construction : ne croyez pas

que vous êtes protégé pour autant

les étoiles finissent par exploser

partout dedans dehors dans les

bouches avec les beaux discours

et faire des trous que vous n’aviez

pas prévus un jour

(Extrait de Vos discours ne passent plus, Editions Microbe, collection Mi(ni)crobe)

de conférences en conférences

de repas en repas de rigolades

en rigolades d’accolades en

accolades de faux problèmes

en faux problèmes de comptes

en comptes d’intérêts en intérêts

de capitaux en capitaux

de placements en placements

vous finirez par manger vos billets

quand il n’y aura plus rien à bouffer

sur terre que nous crèverons à cause

de tout ce que vous aurez englouti

convaincus d’avoir joué un rôle

important dans l’histoire de votre

pays de sa croissance pour vos biens

(Extrait de Vos discours ne passent plus, éditions Microbe, collection Mi(ni)crobes)

Cette faculté qu’ont les arbres le matin

de me parler dès que je suis debout

je ne voulais pas y croire enfant

je pensais que j’étais stupide

que je ne pouvais pas comprendre

la nature au milieu de laquelle je vivais

mais maintenant je sais

que ces croyances que j’avais dans la tête

il y a plus de quarante ans

n’étaient pas totalement idiotes

mais juste un peu trop dérangeantes

pour qu’on m’écoute avec attention.