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Par Thierry Radière le 4 Février 2016 à 06:30
quels sont ces sentiments
naissant un peu partout
sans lieu d’être comme
si le cœur avait besoin
d’être un papillon à vire-
volter à se poser où il veut ?
je ne suis rien qu’un ours
aux rêves frais sortis d’un
lit sans couverture le poil
brun hirsute et le costume
du dimanche à piquer les
jambes et les mensonges
il n’y a rien de mieux à
faire que de ne plus être
humain seulement se dire
au fond que vieillir c’est
avoir les lunettes qu’on
aurait aimé porter jeune
qu’à se taire devant le vol
des mouettes parce qu’elles
chantent des chansons qu’on
n’aurait pas crues et qu’au ras
des toits les paroles sont des
ricochets que l’eau traduit bien
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Par Thierry Radière le 3 Février 2016 à 06:22
on met la table dans sa tête
on boit un coup avec les poules
on mange debout devant le film
on chante n’importe quoi pour séduire
on rit très fort que les rats partent
on s’imagine des choses impensables
on devrait être morts depuis longtemps
on est toujours là avec nos déchets
on les transporte toute la vie
on se serre la main après
on part dans son coin
on s’endort pour de vrai
on y repense au café
on fait l’amour en pleurant
on se réveille devant les arbres
on se dit que quelque chose va arriver
on traîne des pieds pour sortir
on s’habille sans savoir pourquoi
on dit qu’on est libre
on a peur de se faire avoir
on parle en lisant
on sait que la langue est imprécise
on ignore au lit les rêves de demain
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Par Thierry Radière le 2 Février 2016 à 07:12
pourtant aussi
quand il y a tout
quelque chose
manque d’insondable
que le temps creuse
avec les gorges
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Par Thierry Radière le 1 Février 2016 à 06:41
à la cuiller le temps de faire
un bol au micro-onde se tord
le soleil derrière la vitre
et les oiseaux au tremblement
de terre volent comme dans
un film qu’Hitchcock a un
jour rêvé
le tapis du petit déjeuner
sans bruit se déroule
à l’intérieur des bouches
devant l’écran des restes
d’images
la mastication pense
à de grandes constructions
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Par Thierry Radière le 31 Janvier 2016 à 07:22
c’est autre chose de plus
enfoui de moins visible
au temps des caravanes
roulantes que je voudrais
raconter où les enfants
pleuraient sans cesse lors
des voyages et vomissaient
dès les premières minutes
du poisson pourri dans des
rêves et du lait caillé sur la lune
quelque chose dont j’ignore
le goût du hangar au sous-sol
est là depuis l’aube jusqu’au
crépuscule à vrombir dans tous
les sens la soupe servie sans sel
aux artères déjà connues
pour leur sempiternelle
cou serré quand vient l’heure
des orgies et des attaques
et la cocotte fait tourner la soupape
dans la vapeur du monde en
construction des songes déraillant
sur les routes apprises par cœur
et qui plus jamais n’existent
hors des cuisines la bouche
ouverte la main entre ici
et ailleurs pour fabriquer
des échafaudages le long des murs
atteindre le dernier étage
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