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    Comment pourrais-je t’expliquer

    ce qui me travaille et grossit là

    dans mes veines et dans ma tête

    le cœur des bêtes assis devant la mer

    et que tu ne vois pas à table

    dans le lit le train en voiture vite

    arrivé comme une pointe dans une cible

    fabriquée main et des collages d’enfant

    à l’intérieur d’un cahier jaune

    ressorti pour l’occasion des bises

    et l'adieu le long des routes ?

     

     

     

     

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    Entends-tu mes pas dans les escaliers

    ils montent vers toi

    en même temps que le béton immobile

    dans la cage

    retient le silence des foulées peintes

    un jour de plage caniculaire

    avec les restes d’invertébrés

    dont nous nous servions pour faire des châteaux.

    Oui c’était loin et bizarre comme idée

    et tu n’en revenais pas avec moi des constructions devant la mer

    qu’on pouvait réaliser

    quand il n’y avait plus que ça à faire

    en attendant que les crabes ressuscitent

    sans algue ni drapeau rouge

    devant nos ruines d’êtres vertébrés

    à rester figés d’émotion

    à nous regarder droit dans le sable

    où nous avions creusé nos trous

    pour les prochaines architectures

    que nous ne vîmes jamais.

     

     

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    Juste là

    au ras des herbes

    à la cime des pins

    des rouages dans le ciel

    laissés par les nuages

    en plein rêve

    jouent des musiques secrètes

    qu’on entend

    dès qu’on devient sourd.

     

     

     

     

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    Je ne l’ai pas encore écrit

    le poème que je veux

    mais je sais qu’à chaque fois

    je m’en rapproche

    puis au dernier moment

    il m’échappe

    me taquine

    me tire la langue

    sans que jamais

    je ne parvienne

    à la lui couper.

     

     

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