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    De retour au bercail

    le coffre de la voiture

    remplie de courses

    pour la semaine

    il alla enfiler

    son déguisement de Superman

    pour se donner du courage

    et remonter ses achats

    en plusieurs fois

    dans de petits sacs

    (il n’avait que ça sous la main)

    jusqu’au sixième étage

    de son immeuble sans ascenseur.

    (Poèmes à moitié fantastiques)

     

     

     

     

     

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    Il avait appris à élaguer

    (contrairement à son père

    bûcheron de profession)

    en écrivant beaucoup

    et en en disant trop.

    Ce qui fait que le jour où

    il aida son père sur un chantier

    de tilleuls à élaguer

    on aurait dit un professionnel :

    c’était comme s’il avait

    été élagueur toute sa vie.

    Si bien que son père

    décida d’être écrivain

    pour être aussi bon élagueur

    que son fils qu’il croyait bon à rien.

    (Poèmes à moitié fantastiques)

     

     

     

     

     

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    Grâce au chèvrefeuille

    tout rabougri

    (qu’on croyait mort)

    que tu as réussi

    à reguider

    sur son arche en fer

    au fond du jardin

    et qui est désormais resplendissant

    tu te dis que la vieillesse

    est une pergolas qui n’attend

    rien de spécial

    mais qui quand on s’occupe d’elle

    se met à rajeunir

    devant les yeux rêveurs

    d’une fin d’hiver efflanqué.

    ( Poèmes à moitié fantastiques)

     

     

     

     

     

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    Si je savais pourquoi

    je vois certains êtres

    comme des pâtisseries

    alléchantes et sophistiquées

    et d’autres comme

    des animaux perdus

    tendres ou repoussants

    ou alors comme des arbres

    exotiques attachants

    ou complètement romanesques

    je crois que j’arrêterais d’écrire.

    (Poèmes à moitié fantastiques)

     

     

     

     

     

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    Du matin au soir
    depuis qu’il est retraité
    il me dit qu’il a toujours
    ses jumelles autour du cou.
    Souvent il regarde au loin
    dans  les bois
    et les maisons
    et il est surpris
    quand il découvre
    au milieu des chênes
    des hommes et des femmes
    à quatre pattes en train
    de renifler ou de manger
    une mousse bien verte
    et dans les salles de séjour
    des biches et des cerfs
    assis sur un grand canapé
    un livre à la main
    des lunettes sur le nez
    à lire des heures et des heures
    sans voir le temps passer.
    (Poèmes à moitié fantastiques)
     
     
     
     
     
     
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