•  
     
     
     
     
    Mon ami marin
    A maintenant le même visage
    Qu’un vieux poème
    Retrouvé dans un tiroir
    Et cette découverte me donne envie
    De chercher dans ma bibliothèque
    Le recueil dont il pourrait
    Être extrait pour le relire
    Tranquillement en regardant la mer.
     
     
     
     
     
     
    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

    Je me rends compte en filmant ces scènes de jeux que le puzzle est une activité se prêtant bien au contexte. Elle peut couper le souffle d’un enfant et en même temps lui faire retrouver sa respiration une fois que la recomposition est achevée. Entre chaque partie reconstruite par Léa, les soupirs sont des moments d’espoir pour Danielle.

    Le puzzle symbolise la fragilité, la création, la ténacité, le travail mais aussi l’observation patiente. Il ne laisse aucune place à la négligence, à l’approximation, à la paresse ou à l’indifférence. C’est un élément inattendu et  je suis content de l’avoir trouvé.

    Damien comprendra pendant ces instants de complicité entre sa femme et sa fille qu’elles sont en train de construire ensemble leurs liens indestructibles. Les pièces du puzzle assemblées puis désolidarisées quelques minutes plus tard finissent par renforcer les fondations de leur relation. Le jeu incessant de construction et de destruction des images m’aidera à évoquer l’alternance entre le découragement et l’espoir de Danielle.

    ( Extrait de Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour.)

     

     

     

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

    -          Encore un autre, s’écrie Léa.

    -          Tu ne veux pas jouer à autre chose ?

    -          Non encore un puzzle. Tu sais celui des poissons, là ?

    -          Ah oui. Je ne sais plus où il est d’ailleurs celui-là.

    -          Attends, je vais voir, propose Léa.

    Sa mémoire fonctionne à mille à l’heure. Elle ne se trompe pas. C’est bien dans l’ancienne malle à jouets qu’il se trouve. Elle le montre à sa mère qui se sent obligée d’accompagner sa fille dans la construction de cette nouvelle image – aquatique celle-ci.

    ( Extrait de Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour.)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

     

    Léa est maintenant assise avec sa mère sur son lit en train de construire un puzzle. Pendant que sa fille est concentrée, Danielle fait semblant de jouer. Elle est ailleurs. Dans les nuages de l’image de Oui-oui que Léa recompose. Sa fille ne s’aperçoit de rien. Seule sa présence la comble. Elle se laisse caresser la joue et dévorer des yeux. Au bord des larmes, Danielle se retient de pleurer. Léa ne voit rien.

    - Bravo, ma chérie. Tu as encore réussi. T’es vraiment une championne, toi !

    - Je veux en faire un autre, réclame Léa enthousiaste.

    - On va refaire celui des animaux à la ferme.

    - Non pas celui-là. L’autre là avec Popi à la plage. Tu sais ?

    - Ok. Attends, je ne sais plus où il est celui-là.

    Danielle quitte le lit de sa fille et cherche le puzzle que Léa lui réclame. Ça y est, elle l’a trouvé. Elle le retourne et éparpille les pièces sur le boutis. Léa adore rassembler, combiner, retrouver, imaginer des dizaines et des dizaines de fois toujours les mêmes images qu’elle mémorise tel un disque dur programmé pour recoller.

    Elle semble si paisible. Avec ses mains fines et pas du tout potelées, elle fouille parmi les bouts de paysages éparpillés sur son lit ceux qui vont aller ensemble. Sa technique est de commencer par les coins, comme sa mère le lui a appris. Puis, elle poursuit - souvent en apnée, tellement elle est captivée par son jeu - en repérant et en associant minutieusement les parties colorées de la même manière.

    Danielle suit maintenant du regard chaque geste que sa fille effectue en recollant dans sa mémoire des parties de souvenirs qui ont donné naissance à cette fillette de trois ans qu’elle aime plus que tout. Elle ne voudrait plus passer par ce qu’elle a connu. La maternité, l’hôpital, la réanimation, puis le service pédiatrique où elle dormait près de Léa, sur un matelas de fortune que l’infirmière chef lui trouvait au dernier moment, elle s’en souvient comme d’une blessure qu’elle a reçue et qu’elle gardera en elle toute sa vie.

    La nouvelle image est terminée. Léa exige que sa mère applaudisse. Ce qu’elle fait.

    ( Extrait de Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour.)

     

     

     

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

     

    Il retourne au salon, reprend son livre et poursuit sa lecture sans faire le moindre bruit. Il se sent rassuré : la fiction n’a pas, elle aussi, perdu de son charme, bien au contraire. Ça se voit au visage qu’il a en lisant. Il a besoin de ça, Damien, d’être apaisé dans le réel pour pouvoir être à l’aise dans l’irréel.

    Tout en lisant il s’interroge sur les raisons profondes à l’origine de son goût particulier pour ce livre.

    Le soleil inonde un peu plus la pièce à travers les larges baies vitrées autour de lui. La fenêtre est ouverte ; la moustiquaire baissée. Une nouvelle journée d’espoir commence. Les oiseaux pépient dans le jardin pendant que la maisonnée poursuit tranquillement sa nuit dans l’obscurité des volets clos.

    ( Extrait de Notes prises pour un film qui ne verra jamais le jour.)

     

     

     

     

     

     

    Blogmarks

    votre commentaire