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    Les branchages bougent

    dans les yeux de la vieille dame

    pourtant elle est chez elle

    devant son bol de café au lait

    et la nature dehors pas du tout attablée

    sans reflet possible.

    Des feuilles s’agitent quand même

    au moment où elle boit doucement.

    Mais d’où viennent ces frétillements

    à l’heure du petit déjeuner ?

    Sans doute des ombres du désir

    passant jusque là inaperçues

    au temps de la jeunesse

    où le regard était trop vif

    trop mobile trop pétillant

    pour qu’il laisse des bouts de jardin

    se fixer dans le creux de la pupille

    à l’instar d’un cadre autour d’une vision.

     

     

     

     

     

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    Dans le jour en train de se lever

    on croirait voir une femme nue

    au sortir du lit.

    Avec ses cheveux ébouriffés

    et sa poitrine prometteuse

    il ne peut pas y avoir

    de pluie aujourd’hui.

    Ou alors ce sera un crachin

    sur sa peau océanique

    léger crachin que sa silhouette

    en marche pour la journée

    transformera en vapeur

    délicieuse à respirer

    du matin au soir

    à faire revenir

    le ciel pourtant disparu

    et ses chuchotements d'étoiles.

     

     

     

     

     

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    Pourquoi est-ce toujours

    au moment de faire les valises

    que le voyage commence ?

    lit-on sur les lèvres de l’acteur.

     

    Sans doute parce que voyager

    ne veut rien dire qu’imaginer

    des destinations qu’on sent

    vraisemblables dans le cœur

    vague du sentiment de partir

    un peu

    lui répond intérieurement

    l’actrice assise à ses côtés.

     

    Elle l’observe avec tendresse

    en train de se poser des questions

    tout en pliant ses affaires

    pour le plaisir des spectateurs

    avides de périples indicibles

    et pourtant bien réels.

     

     

     

     

     

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    Au moment où le ciel se dégage

    que les affaires sont sèches

    que les arbres sont des statues

    et les oiseaux des gardiens du temps

    les émotions jouent à saute-moutons

    sans rien dire à personne

    dans le noir intérieur

    et l’espoir d’agilité

    des premiers instants

    où en un coup de rein

    bien sec et brusque

    l’enfant pouvait se retrouver

    à des milliers de kilomètres

    de son premier saut.

     

     

     

     

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    Les rangées de tilleuls

    quelque part dans une cour d’école

    encadrent un souvenir tenace

    à cause peut-être

    de la musique du mot que l’arbre évoque

    et la tisane que la grand-mère boit

    un jour en regardant la télé

    devant les yeux rêveurs

    de son petit-fils devenu poète.

     

     

     

     

     

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